Actions culturelles

20.04.24

Donner de la voix

Chaque mardi pendant 8 semaines, La Belle, en partenariat avec le Lîeu, propose des ateliers chant gratuits pour tou.te.s. Des moments d’échange, transmission et apprentissage entre Benny Point-Owono, professeur passionné, et les neuf participant.e.s issu.e.s de tous horizons.

Un atelier ouvert à tou.te.s

Depuis plusieurs semaines maintenant, La Belle organise avec Le Lîeu des ateliers chants, menés par Benny Point-Owono, professeur passionné qui désire aujourd’hui partager ce qu’on lui a enseigné dans sa paroisse au Cameroun, puis à Grenoble. L'équipe com a suivi l'atelier du 28 juin dernier en compagnie de neuf autres chanteur.euse.s, tou.tes venu.e.s pour des raisons variées, à l’image des deux participantes, Anne et Anne, présentes pour « faire des rencontres, profiter d’un moment de détente, de plaisir, et s’oublier le temps d’une session ».

Le corps comme instrument

Une fois les apprenti.e.s chanteur.euse.s installé.e.s en arc de cercle face à Benny, lui-même face à son piano, la session commence. Et pour ce professeur qui construit ces moments comme « une thérapie visant au bien-être du corps et de l’esprit », il est indispensable de s’échauffer. Une mise en route qu’il compare volontiers à la façon dont un sportif se prépare avant sa performance, ou encore à la manière dont un musicien accorde son instrument. Tout y passe : des étirements « traditionnels » des bras, du torse, de la nuque à la gestion du souffle en passant par des grimaces et des massages du visage.

Vocalises et bases de la rythmique en préambule

Une fois les corps réveillés et alertes, on passe aux exercices mêlant la maîtrise du rythme avec les premières vocalises. Comme à chaque session, Benny prend le temps d’expliquer les bases pour les nouveaux.elles arrivant.e.s. Il présente les approches binaires et ternaires en invitant les participant.e.s à marquer les temps clefs en tapant sur leur torse pour chanter en rythme. Pour la première fois de la session, les voix sonnent et s’accordent.

Trois chansons pour un voyage initiatique

Arrive enfin le cœur de la séance, durant lequel les chanteur.euse.s en herbe se séparent en deux groupes selon la tessiture de leur voix (aiguë ou grave). Iels vont chanter tou.te.s ensembles trois chansons déjà répétées aux ateliers précédents : « BA’ ALE MA », en Bulu, langue africaine parlée dans certaines régions du Cameroun, puis « Stand by me » de Ben E. King pour finir par « La tendresse » de Bourvil. Un itinéraire qui coïncide avec celui suivi par Benny, parti du Cameroun vers l’international pour s’installer en France. Les hésitations du départ sont vite chassées par l’entrain que chacun.e applique à l’exercice : les chœurs résonnent jusqu’à la fin de l'atelier, seulement interrompus par les conseils avisés de Benny.

Le chant comme exutoire

Puis la session prend fin. L’occasion pour nous d’échanger avec Benny et quelques participant.e.s. Le premier livre ses intentions et ses aspirations : il ne vient pas seulement ici pour enseigner et faire réciter des chansons, mais il est plutôt intéressé par le processus d’apprentissage. C’est ce qui, selon lui, donne du sens à la démarche : voir la satisfaction de ses élèves à mesure qu’iels progressent et osent, les voir s’oublier lorsque iels se concentrent pour livrer la partition la plus juste possible. Et ces dernier.e.s d’ajouter que c’est d’ailleurs ce qu’iels viennent chercher, plus que la performance, et que c’est définitivement ce qui les fera revenir.


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