Interview

21.05.24

Ils et elles ont fait notre site web : Stevens Drean, photographe

On l'appelle « l'homme de l'ombre » : il est (quasi) toujours là, mais on ne le voit pas. Pourtant, il met en lumière les instants précieux qui se déroulent à La Belle et en dehors. C'est Stevens Drean, artiste à double facette biberonné à la soul et au rock et nouvellement photographe officiel de La Belle, que l'on a décidé de vous présenter aujourd'hui !

Salut Stevens ! Tu peux te présenter ?

Photographe et infographiste indépendant depuis plus de 10 ans, passionné par l’image et le son depuis ma plus tendre enfance. Les pochettes vinyles de Bob Marley et Otis Redding furent mes compagnons de jeux, j’ai longtemps été fasciné par leur contenu et leur contenant, le son et l’image. Merci maman, merci papa.

Parle-nous de ton métier !

La photographie, a toujours été liée à mon activité pro, puisque c’est un service que je propose à mes clients en plus de tout l’aspect purement graphique pour lequel je suis contacté. Avant ça, j’ai tâté de l’argentique, pour le plaisir et la magie du truc.

Mais ma grande passion, c’est la musique et la bascule s’est opérée lorsque je suis devenu le photographe officiel du Summum. Avant, le shooting des concerts en amateur indépendant était jouissif, le pratiquer pour un lieu dédié, c’est juste grisant.

C'est quoi ton histoire avec La Belle ?

Déjà, La Belle est la salle que tout assoiffé de concerts attendait depuis des années à Grenoble ! Dés le début, je ne me suis pas fait prier afin d’être présent aux shows d’artistes qui m’intéressaient ! Voir Gojira, C.O.C., Converge, No One, Cantat, près de chez soi, ça n’a pas de prix !
J’étais résolu à proposer mes services en tant que photographe dés le début mais Jessica Calvo fut la première.
Mon histoire avec le Summum finie, j’ai aussitôt fait des demandes d’accréditations auprès du service com de l’époque, géré par Anne-Laure et Théo, afin d’assouvir ma passion. Leur accueil a été formidable, ainsi que celui de la talentueuse Jessica. En tant qu’ «extérieur», il m’ont fait me sentir très à l’aise !

Comment es-tu devenu photographe de la salle ?


Grâce à Jessica ! Se sachant en partance vers de nouveaux horizons, elle a tout fait pour que je devienne le prochain photographe auprès du service com. Elle m’avait dit apprécier mon attitude devant la scène et à surement apprécier certains de mes clichés. Puis Il y a eu cet crise sanitaire et un changement d’équipe à la com. C’était le flou total. Pendant cette transition, je continuais à shooter en bénévole, et de drôles de dames ont décidé que j’étais officiellement devenu le photographe de la belle. Merci à elles !
Pendant cette année de disette, J’ai ainsi eu le plaisir de shooter des actions culturelles auprès d’un jeune public et j’ ai pris énormément de plaisir à être confronter à autre chose que de la scène.


C’est quoi pour toi une photo réussie ?

Vis à vis de la profession et des photographes que j’admire, je dirais... Que c’est une photo que je n’ai pas encore prise ! Il y a beaucoup de talent en France et sur Grenoble, et mon humilité m’empêche de répondre à cette question, du moins en ce qui concerne mon travail.
Bien sûr, il y a beaucoup d’images qui me parlent, tout dépend de ce qu’elle raconte. Si on parle uniquement de photos de spectacle, cela ne tient pas à grand chose : le moment, ce petit geste de l’artiste qui peut tout changer, un cadrage, une grimace, une humeur. Tout se joue en un éclair (et sans flash !), il faut désirer aller chercher l’émotion sur scène, attraper ce que nous offre l’artiste. Et quand on connait les difficultés technique de cette pratique, c’est énormément de concentration dans un lapse de temps très court. Et je shoot uniquement en mode manuel.
Combien de fois, nous nous regardons entre photographes, en faisant la moue devant le peu de lumière qui nous est parfois offert. C’est le charme de mon activité. Une montée d’adrénaline incroyable, quelque soit l’artiste et et les conditions techniques, il faut composer avec, essayer d’aller chercher... ce que le spectateur ne voit pas.

Quelles sont tes inspirations notables ? Comment décrirais-tu ton univers artistique ?

J’y reviens, mais... Les visuels des pochettes de vinyles de mon enfance !
Comme je l’ai dit, j’ai été très jeune passionné par les artistes que j’écoutais, tant au niveau visuel que par le contenu musical. J’ai lu pendant des années (et encore aujourd’hui) toute la presse musicale ainsi que les fanzines (j’en ai même créé un sur le groupe Californien Faith No More). Je me rappelle que pendant mon adolescence, je me demandais qui pouvait bien prendre en photo ces artistes, ces concerts pour ces mags et quelle chance ils avaient ! J’étais fasciné par tous ces clichés de groupes et d’artistes, que ce soit des portraits ou des captures de leurs shows.
Dans ce sens, je suis admiratif de la carrière de Ross Halfin qui a dû shooter tous les groupes de la planète (Led Zep, Bob marley, black sabbath, van halen, etc.)! Et parcouru le globe pour cela.
Côté portrait d’artistes, je suis assez fan de ce que propose William Lacalmontie (photographe New Noise et guitariste de Throane) C’est efficace, épuré et poétique, de véritables tableaux. J’aurai tendance à dire que mon univers pourrait se rapprocher du sien, en N&b, que ce soit sur scène ou posé. Bon je suis loin d’avoir son talent mais je bosse, je me considère toujours en apprentissage.
Mais cette année, j’ai envie de me projeter et d’essayer une multitude de chose.


Notre nouveau site, pour lequel tu as réalisé la plupart des photos, ets sorti en pleine pandémie : comment as-tu géré le fait de devoir capturer les locaux... vides ?

C’est triste. La matière première de la photographie que j’ai envie de faire, c’est l’humain, ce qu’il pourrait me renvoyer à travers mes objos. et là, tu croises pas grand monde. Ce silence inhabituel dans un tel lieu... Vivement cette vie d’après que l’on espère tous.


Comment vois-tu l'avenir ? As-tu des projets en cours ?


Je suis dans l’inconnu comme beaucoup de personnes. Je ne m’avancerai pas à prédire l’avenir, mais je garde espoir. J’ai envie de garder espoir, sinon à quoi bon ? Et il y a une fin à tout. Même si cette période est beaucoup trop longue.
Pour ce qui est de mon activité, hormis la reprise des concerts qui se fait terriblement attendre , je profite de ce temps pour créer mon studio photo à la maison. Je vais développer mes services aux artistes en leur proposant un package photo (studio) et visuel support (graphisme) et je viens d’ailleurs de bosser avec le trio Cherry Pills. J’ai envie que cela devienne ma plus grosse activité, avis aux musiciens ! Mon souhait est de concilier ma passion pour la musique ET l’image.
Ensuite, pendant ce 3ème confinement, j’essaierai de continuer mon BEP Photographe commencé l’année dernière mais mis à mal par ces confinements et tous ces bouleversements.
Il faut aussi que je commence à penser à ma première exposition, mais j’attendrai la reprise des shows. Avant cela, je vais me lancer une série photo sur la gente féminine mais je dois peaufiner certaines directions artistiques avant d’enclencher les PDV. Wait and see.

P.S. : Quand est-ce que Monsieur Dähler fait venir Mike Patton à la belle ?

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© Stevens Drean