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Manifeste • Small is better
11.10.25
News
15.10.25
Ce plaidoyer est le fruit d’un travail collégial mené par les partenaires des projets Better Live, Footprints et Landscape — issus de la diffusion musicale en Europe (réseaux, salles, festivals), de la recherche (universités) et de l’expertise écologique.
Dans un contexte de réchauffement climatique et de raréfaction des ressources, ce texte alerte sur l’urgence, pour le secteur musical, d’engager une transformation systémique pour penser le futur de la musique live — un futur qui reconnaît enfin le rôle clé des lieux de petites (moins de 300 places) et moyennes jauges (moins de 2000).
Derrière le faste des mégaconcerts dans les Zéniths, stades et arénas, c’est une immense machine logistique qui se met en marche, et engendre des déplacements de spectateur.ice.s sur des centaines de kilomètres.
Ces événements pèsent lourdement sur l’empreinte carbone du secteur culturel et concentrent une grande partie des budgets, des cachets et de l’attention médiatique sur une poignée d’artistes déjà ultra-médiatisés.
Pendant ce temps, partout en France et en Europe, des milliers de petites salles et festivals organisent la très grande majorité des concerts, font vivre les artistes et les accompagnent de la création à la diffusion. Pourtant, ces structures se heurtent à un double défi : attirer et fidéliser leur public, tout en affrontant des difficultés financières chroniques.
Dans un monde confronté à une crise climatique sans précédent, ce déséquilibre devient intenable.
La musique live est aujourd’hui à la croisée des chemins. Face aux urgences écologiques, sociales et économiques, il ne s’agit pas seulement de transformer le modèle : c’est aussi à nous – spectateur.ice.s, artistes, organisateur.ice.s – de repenser nos pratiques pour le faire évoluer.
À l’image des inégalités mondiales — où les 1 % des plus riches possèdent près de la moitié des richesses — le marché du live se polarise. Une poignée d’évènements musicaux de masse concentre les budgets, les ressources, les cachets et l’attention, sur quelques têtes d’affiches déjà surmédiatisées.
Privilégier le gigantisme, c’est oublier que 99% des concerts se jouent dans des salles à taille humaine.
En France comme en Europe, l’écrasante majorité des concerts ont lieu dans des salles à taille humaine et des festivals locaux. Ces lieux sont des points d’ancrage irremplaçables pour la vie culturelle et pour la carrière des artistes : ils font vivre les musicien.ne.s, offrent des espaces de création et proposent des programmations accessibles.
À l’inverse des grands espaces pilotés par l’industrie du divertissement, ils cultivent un environnement accueillant et inclusif, favorisent des liens sociaux intergénérationnels, et rappellent que la culture demeure un pilier du lien social5. Pourtant, malgré leur rôle essentiel, ces lieux demeurent fragiles.
Défendre les petits lieux, c’est défendre l’avenir du live partout, pour toutes et pour tous.
Les études le montrent : le transport du public pèse jusqu’à 80 % des émissions carbone d’un concert.
Plus la salle est grande, plus les spectateur.ice.s viennent de loin, ce qui alourdit considérablement les émissions liées à la mobilité.
Choisir les petites salles, c’est rapprocher la musique du public et réduire l’empreinte carbone des concerts.
Aujourd’hui, trop de tournées internationales reposent encore sur un modèle intensif : allers-retours en avion, trajets éclatés et peu de concerts une fois sur place.
Pourtant, une autre voie existe déjà. Partout en Europe, des salles coopèrent pour regrouper les concerts, réduire les trajets et rapprocher les artistes des publics. Ce modèle d’interactions à taille humaine réduit l’empreinte carbone tout en permettant à plus d’artistes de jouer, plus souvent, dans plus de lieux et devant plus de personnes.
Mais ce futur, aussi désirable soit-il, ne pourra perdurer qu’avec un effort collectif du secteur du live — à l’échelle locale, nationale et européenne.
Réinventer les tournées, c’est mettre la coopération entre artistes, publics et lieux au cœur du live.
Aujourd’hui, peu de personnes réalisent que privilégier les grands concerts au détriment des petites salles, c’est déjà orienter le futur du live.
Alors que le climat se réchauffe et que les incertitudes politiques gagnent du terrain, une question s’impose : quelle musique live voulons-nous pour le futur ?
A) Une musique au service du gigantisme, pour 1 % des concerts ?
B) Une musique live qui fait tourner plus d’artistes, dans plus de territoires, pour toutes et pour tous ?
Vous connaissez déjà notre réponse.
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